A la suite d’une coupe, d’une casse ou de l’arrachage d’une branche, les plantes ligneuses réagissent par la production d’un ou de plusieurs rejets. Ces réactions traumatiques posent la question de la réinvention tout en restant soi même.
Ces nouvelles pousses appelées réitérations, se distingue d’une branche en ce sens qu’elles sont assimilées dans leur organisation biologique à la production d’une plante nouvelle sur la plante originale. Une sorte de réplique de soi-même, porté par soi-même. Un soi différent parce qu’il ne prend pas naissance au même endroit ni au même moment.
La réitération engage une discontinuité de la plante qui restera définitivement visible dans son organisation architecturale. Pour autant cette dislocation structurelle sera lissée avec le temps par quantité de continuités biologiques. A force de réitération, la distinction entre unicité du végétale ou multiplicité devient impossible à déterminer. Au point que l’arbre unitaire forme progressivement une colonie de lui même.