Tanguy Colas des Francs

CLIMAX – FORET EN COURS

Le climax est un point ultime ou culminant dans une succession ou progression à travers le temps. Ce terme, quasi-synonyme d’acmé ou d’apogée, est particulièrement employé, d’une part en littérature ou autres arts, de l’autre en écologie.
Ce projet photographique présente les collines artificielles édifiées ces dernières décennies en banlieue parisienne. Ces Installations de Stockage de Déchets Inertes (ISDI) offrent des positions perchées qui permettent de s’extraire de la ville tout en offrant un poste d’observation remarquable sur cette dernière. Ces situations en belvédère permettent également une synthèse photographique. Elles amènent sur la même image, les horizons de la ville lointaine et les couches de gravats issus des constructions démolitions de cette même ville.

Les territoires qui accueillent les ISDI s’avèrent difficiles à identifier et caractériser si ce n’est par leur configuration en patchwork, lacérée de réseaux et de programmations urbaines hétéroclites. Dans ce contexte, les lieux de stockages quand ils ne sont pas en activités – apparaissent étonnamment paisibles. Souvent abandonnées après exploitation, parfois dédiés à des usages récréatifs, ces territoires réinitialisés sont le berceau d’un repeuplement par des écosystèmes
successifs qui en l’absence de gestion aboutiront d’une manière ou d’une autre en forêt.
Aujourd’hui perçus comme des lieux de relégation, qualifiés de décharges, ces remodelages géographiques sont peut-être à l’inverse la seule chose stable qui est en train de se constituer sur ces pans de territoires en franges
urbaines.

Projet personnel développé de 2000 à 2000
Proposé aux ateliers du Grand Paris de la villa
Médicis à Aulnay-sous-Bois
Un autre regard Courbevoie